Bonjour tout le monde ! Voici la suite de mes réparations de celluloïd

Aujourd’hui je vous présente une restauration plus complexe que les deux précédentes. Ce beau baigneur que vous pouvez voir sur les photos a été amené dans notre clinique de poupées par Madame Dominique.

Il a tout d’abord été nettoyé soigneusement. le nettoyage est une étape très importante mais également compliquée dans le cas des poupées et baigneurs en celluloïd : on ne peut pas recoller les fissures et combler les vides lorsque la matière est sale et poussiéreuse, mais il faut faire preuve d’une très grande patience et délicatesse lors du nettoyage de cette matière friable et fragile. Une fois que le baigneur fut tout propre, j’ai procédé à la restauration de sa jambe qui avait une longue fissure sur le devant. Après cela, j’ai comblé les manques et renforcé le celluloïd tout autour des endroits du montage des élastiques. Ces parties étaient très abimées et pouvaient se casser à tout moment. Le renforcement à permis de monter les élastiques à nouveau, tout en s’assurant que le celluloïd ne subisse pas une trop forte pression sur les endroits abîmés.

Le travail le plus compliqué fut certainement la restauration des cassures. Vous pouvez voir sur les photos “avant” les nombreuses cassures et fissures présentes sur le haut de la tête du baigneur. Il a fallu les recoller, combler, poncer, sculpter les cheveux, repeindre les parties restaurées puis les fixer à l’aide du vernis. J’ai pu ensuite m’occuper de la cassure présente sur le front du baigneur. Je ne pouvais pas la recoller car le celluloïd s’était déformé avec le temps et les bords de la partie cassée ne correspondaient plus totalement avec le reste de la tête. J’ai donc dû renforcer la matière à partir de l’intérieur de la tête, combler les manques de celluloïd à partir de l’extérieur, puis procéder à nouveau au ponçage, à la peinture et à la fixation.

Il est important de noter qu’une restauration complètement invisible du celluloïd n’est pas possible dans la plupart des cas. C’est dû à une caractéristique de cette matière : le celluloïd qui est un matériau très fin, s’affine encore plus avec les années qui passent, ce qui lui donne une certaine transparence. Lors de la restauration des cassures et des fêlures, on doit rajouter de la matière afin de sécuriser ces parties qui sont très fragiles et pourraient s’abîmer davantage au moindre choc. Cependant, ce renforcement de la matière crée une couche supplémentaire de celluloïd, les parties restaurées ne sont donc plus transparentes. La restauration est donc légèrement visible, mais elle ajoute de nombreuses années de vie supplémentaires à ces poupées et baigneurs aussi beaux que fragiles.

Dans le cas de cette restauration, on peut voir qu’à l’endroit des cheveux sur lequel le celluloïd est plus épais, la restauration n’a laissé aucune trace. Cependant, au niveau du front dont la matière est très fine, on distingue la trace de la restauration à l’endort qui était abîmé. En raison de la délicatesse de la matière à cet endroit ainsi qu’une accessibilité difficile, une restauration totalement invisible aurait été impossible. Les parties restaurées ont été délicatement repeintes afin que le celluloïd rajouté ait un ton identique et se fonde parfaitement avec la couleur du baigneur.

Après avoir terminé la restauration de toutes les parties abîmées j’ai pu monter les élastiques. J’ai dû changer la méthode de fixation de la tête car le ressort d’origine était devenu trop étiré avec le temps et ne maintenait plus la tête correctement.

Après cela, le baigneur fut prêt à rentrer chez lui après son séjour à la clinique. Je partage avec plaisir les photos d’avant et d’après la restauration.

Que pensez-vous de ce travail ? Merci d’avance pour vos réponses, je les lirai avec plaisir.

Si quelqu’un aurait besoin des services de la clinique des poupées ou souhaiterait un renseignement, alors n’hésitez pas à nous contacter par e-mail : museepoupees@gmail.com ou directement sur Facebook, par message privé.

Je souhaite un excellent weekend à tout le monde !

Dorothée

Arianne : les poupées d’antan – Clinique de poupées, Association, Musée